GénéGallois

La famille, les histoires et l'Histoire

1947

Le 19 juin 1947, je dois accompagner Raymonde, la dame qui aidait à traire les vaches et aux travaux de la ferme. En carriole, tirée par par Pompon, notre cheval, nous allons à Pontchardon, à l’épicerie Cachelou (c’était la cabine téléphonique la plus proche : 4 km), téléphoner au médecin de famille, le docteur Boulard, qui habitait Vimoutiers (12 km).
Nous avons dû baverder un peu (sur ordre sans doute) car à notre retour vers La Châtellerie nous avons croisé le docteur qui, en voiture, rentrait chez lui.
Et lorsque nous somes arrivés à la maison, MERVEILLE ! J’avais un petit frère : Alain.

Puis un jour, la Grand-Mère a dit qu’elle voulait aller habiter chez sa fille Louise, au Sap. C’est vrai que c’était une grande maison, avec chauffage central, que tout le monde allait faire ses courses au Sap.

Mais surtout, Marraine Haelewyn était jalouse pour nous deux (André et moi). Elle avait du mal à accepter les câlins que Maman Agnès faisait à Alain. Et puis elle ne nous élevait pas comme elle.
Bref, rupture.
Donc elle est partie habiter au Sap, chez tante Louise et Oncle Bernard Bourgault.

La vie a continué à La Châtellerie, ponctuée de naissances :

  • une petite Alice en 1948,
  • un petit garçon né sans vie en 1949. Mais cette naissance nous ne l’avons apprise que plus tard.

Un jour, l’Oncle Norbert est venu nous chercher à la sortie de l’école et nous avons hébergé chez lui (André et moi), sans qu’on sache pourquoi, et sans que nous posions de questions, le temps que Maman se repose, et que tout rentre dans l’ordre.

Livret de mariage
Livret de mariage
À cette époque, les naissances se passaient à la maison, dans la salle à manger, aménagée en chambre.
Pour la circonstance, Marraine Haelewyn venait pour quelques jours, s’occuper des enfants (Alain en la circonstance, à peine 2 ans) et la Mère Husson aussi était présente.

La Mère Husson habitait Le Sap. C’était en quelque sorte une “sage-femme” mais sans les diplômes, avec toute son expérience et son bon sens, et qui savait accoucher une femme.
Elle a fait naître pratiquement pratiquement tous les enfants de notre génération sur le secteur.
À ses moments libres, elle était aussi “matelassière” et faisait les matelas avec la laine des moutons, dans les fermes. C’est elle qui a fait à la main, pour la grand-mère Haelewyn, la courtepointe rouge.

Puis d’autres naissances ont suivi : Anna et Alice, jumelles nées le 4 février 1952. Alice est décédée dune dizaine de jours plus tard.

Ce qui fera dire à Frédéric, gamin à l’époque, bien des années plus tard, lorsque je lui racontai les faits : “Anna a perdu sa jumelle. Alors c’est une longue vue !”

Puis vint Agnès le 13 mars 1955, et la liste s’arrêtera là.

Été 1952, Béatrice est venue en vacances à Avernes, pendant que j’étais en Belgique. Elle eut l’autorisation de rester chez nous, “pour aider ma tante” disait-elle qui avait beaucoup de travail avec les jumelles.

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