GénéGallois

La famille, les histoires et l'Histoire

Daniel PLATEVOET

l'abbé Daniel PLATEVOET - 1930
l'abbé Daniel PLATEVOET - 1930

Daniel (ou Daniel-Désiré) PLATEVOET est né en Belgique, à Locre plus précisément, le 12 octobre 1908.

Quasiment sur la ligne de front, la famille PLATEVOET fuit la Belgique. Et comme de nombreux réfugiés, elle passe de gare en gare, d’abri en abri, en passant par Paris pour aboutir dans la région de Villers-en-Ouche.

Deux tantes religieuses, un contexte familial dans lequel la religion occupe une place importante, un prêtre à Villers-en-Ouche attentif, il n’en fallut pas plus pour que Daniel PLATEVOET fasse sa première communion et soit aiguillé vers le Petit Séminaire de Sées.

Vers 1920, le Petit Séminaire

Arrivé au Petit Séminaire, il lui fallut vaincre les difficultés propre à cette formation : le latin, le grec, les textes, les raisonnements… Mais il lui fallut également apprendre le français ! En effet, les familles belges émigrées ont continué à parler flamand chez eux… Et le petit Daniel n’est âgé que de douze ans environ…

Il sort du Petit Séminaire (à la fin de ses humanités) en 1926, âgé de 18 ans, aaccompagné d’une note confidentielle indiquant :

Daniel PLATEVOET, intelligence vive et facile, caractère excellent, piété sérieuse.

1926, le Grand Séminaire

Arrivé au Grand Séminaire, Daniel PLATEVOET semble avoir du faire violence à son caractère et son exubérance naturelle qui l’emmenait “hors des barrières resserrées du règlement”. Mais le caractère spontané et le naturel dont il faisait preuve faisait “qu’on ne lui en tenait pas rigueur”.

La conscription

Daniel PLATEVOET interrompt ses études pour la conscription, et retourne donc en Belgique au camp de Beverloo. “Aimable camarade, boute en train” comme au Séminaire, il se révéla être également homme d’initiative et d’organisation. Cela conduisit l’aumônier du camp à lui donner la note d' “Optime, très bien” pour la piété et la conduite.

Il compléta avec une lettre privée adressée au Supérieur du Grand Séminaire pour faire l’éloge :

M. l’abbé PLATEVOET s’est montré excellent ; c’est un jeune homme de très bon caractère, pieux, docile, modeste, travailleur. S’il est peu fait pour les joutes scolastiques, il retient bien ce qui est la doctrine.

L’odination

De retour au Grand Séminaire, Daniel PLATEVOET reprend ses études avec “une vigueur plus réfléchie”.

Arriva l’époque du sous-diaconat lors de laquelle les voeux de renoncement au monde et la récitation quotidienne de l’office doient être prononcés.

Daniel PLATEVOET se prépara à cette ordination avec une certaine volonté à en croire les mots du Chanoine GESLIN :

Je n’estime pas téméraire de dire qu’il demanda à Dieu de mourir plutôt que de ternir par le péché l’aube blanche de sons sous-diaconat.

Daniel PLATEVOET a prononcé ses voeux le 27 mai 1931.

Six semaines plus tard (vers la mi juillet), Daniel PLATEVOET partait en vacances à Villers-en-Ouche. Le 16 juillet, en trvaaillant au presbytère, Daniel PLATEVOET se retira, pour réciter le bréviaire pensait-on.

Une heure après, Daniel PLATEVOET est retrouvé mort.

L’éloge funèbre

Les éléments de cette biographie sont issus du discours funèbre du Chanoine GESLIN. Celui-ci avait le sens de la formule :

À voir superficiellement les choses, c’est un jeune homme qui est fauché par la mort ; à les voir profondément, dans la lumière totale, c’est une âme pure, une âme de lys qui est partie pour le ciel.

source : discours funéraire du Chanoine GESLIN, directeur au Grand Séminaire