GénéGallois

La famille, les histoires et l'Histoire

Frère Irénion

Rémi HAELEWYN (ou HAELEWIJN) est né en à Locre le 27 septembre 1891. Son père Henri est garde-champêtre et sa mère Rose DERYCKE est couturière.

Formation initiale

À 18 ans, il entre au Juvénat de Pittem ou Pitthem 1 (06/05/1903). Un peu plus de deux ans après (14/09/1905), il postule au noviciat de Pommeroeul dans le Hainaut, pour y prendre l’habit religieux le 11 septembre 1906. Il émet ses premiers voeux annuels en 1907, voeux renouvelés tous les ans jusqu’en 1912. Il les transforme en voeux annuels à Arlon le 10 septembre 1913.

Durant cette période, il obtient son diplôme d’instituteur le premier août 1912, toujours à Arlon.

Premières expériences

Muni de son diplôme, Frère Irénion va exercer sa profession d’instituteur durant 20 ans, changeant d’établissement régulièrement : Auderghme en 1912, Saint-Servais Namur (1917), Ardooie en 1920, puis Gentbrugge (1922), Ardooie en 1926 avant d’arriver à Stanleyville en mars 1930. Après un repos, pour maladie, à Pittem (1931), il est nommé directeur à Tielt (1932).

L’Afrique

télégramme annonçant le décès
télégramme annonçant le décès

Déjà passé une fois par Stanleyville, au Congo, colonie belge à l’époque, Frère Irénion retourne en Afrique le 25 août 1935 à Buta, puis à Bunia en 1936 pour occuper les fonctions de directeur de l’établissement pendant 4 années.

Il passe ensuite six années à Stanleyville en tant que professeur (de 1940 à 1946), avant de passer quelques mois au Second Noviciat (août 1946 - janvier 1947), avant de retourner à Stanleyville en 1947 pour occuper successivement les fonctions de professeur en 1947, d’économe en 1948 puis de professeur à nouveau en 1952.

Handicapé par l’asthme, il rentre alors en Blegique et rend service aux éditions de Genval.

Finalement, Frère Irénion repart vers le Congo en 1953 en embarquant sur le Léopoldville, sur lequel il décède durant le trajet le 24 mai 1953. Son corps est débarqué et inhumé à Tenerife.

Témoignage

La revue Entre nous de juin 1953, le mois suivant le décès de Frère Irénion, publie le témoignage suivant :

Frère Irénion remplit les fonctions successives qu’on lui confia avec un grand dévouement et laissa partout la réputation d’un excellent professeur et d’un directeur consciencieux, d’un fervent religieux. Il a tracé au Congo un sillon profond. C’était un éducateur de race, un missionnaire intrépide, un infatigable travailleur. Il avait l’intelligence ouverte à toutes sortes de labeurs, le prestige d’un long apostolat, l’esprit d’ordre et d’organisation et une autorité naturelle qui en imposait aux Noirs.
Il a fait partout où il a passé une besogne magnifique, et après le C. Fr. Visiteur, après le Frère Bernard d’Offida, le Frère Lazare et le Frère Paul-Octave, le voilà appelé brusquement à la récompense.
Le mal contracté sous les tropiques, rendu incurable par le retard mis à se soigner, continuait ici sa marche normale et achevait de détruire le reste de ses forces. Malgré les conseils d’une sage prudence, il s’embarqua pour le long voyage du retour. Il n’alla pas loin. Dès les premiers jours en mer, il fut terrassé par la maladie et nous venons de recevoir la nouvelle de sa mort. Malgré tout, nous avons été profondément étonnés. Si vite, si brusquement ! Sur la mer houleuse qui troubla son agonie, il eut deux consolations… D’abord, il n’était pas seul, il eut dans ses souffrances l’aide fraternelle d’un autre missionnaire de chez nous, le Frère Hubert. Puis il y avait à bord, comme aumônier, un Père du Saint-Esprit qui donna au mourant le réconfort des derniers Sacrements. Ajoutons, nous, que c’est une joie dans notre deuil de songer que le défunt n’a pas été immergé. Il s’est éteint non loin de Ténériffe et on a pu porter en terre bénite son corps exténué.

source : https://champagnat.org/fr/bulletin/les-maison-de-formation-en-belgique


  1. Le juvénat est une école de formation des frères maristes. Celui de Pittem a été le premier créé en Blegique en 1895. ↩︎