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La famille, les histoires et l'Histoire

La Gonetterie, histoire courte

Une propriété des Hospices

La Gonetterie - carte Cassini
La Gonetterie - carte Cassini

Cette propriété fut acquise par l’Hôtel-Dieu de Château-Thierry en 1687, sous le priorat de Mme de la Bretonnière de Gaspard BRAYER, pour partie de la fondation de deux lits en capital de 8000 livres tournois de Marie BRAYER, soeur du vendeur, fille héritière du médecin ordinaire du roi, Nicolas BRAYER, d’une part, et le financement complémentaire de 14000 livres apporté par Pierre STOPPA pour le compte de sa nièce Anne de la Bretonnière, au bénéfice du prieuré.

La ferme fut baillée depuis les temps immémoriaux. Sans énumérer par une liste fastidieuse les noms des fermiers qui se sont succédés à la Gonetterie depuis la prise en possession du prieuré royal, nous pouvons citer les locataires du fermage depuis la fin du 19ème siècle.

Un malheur n’arrive jamais seul…

Par bail du 22 décembre 1899, les Hospices Civils consentaient la location du domaine agricole pour 18 années à Léon Alexandre HOURDRY et son épouse Marie DELAIRE demeurant à Blesmes à la ferme des Rouqueux. Ces derniers cédèrent ensuite l’exploitation à leurs enfants Alexandre Benjamin HOURDRY et Céleste GUAY le 30 mars 1912, par une cession de culture de 40000 francs.

Au cours des siècles, cette propriété connut bien des litiges avec les seigneurs des fiefs voisins. Mais c’est au XXème siècle que le destin devait frapper durement la Gonetterie.

La Gonetterie - carte éat-major
La Gonetterie - carte éat-major

Au cours des combats de juin et juillet 1918, la bataille fit rage dans tout le secteur de Bouresches. La ferme des hospices, tenue à bail par Alexandre Benjamin Hourdry, fut pilonnée par les tirs d’obus et totalement anéantie par un incendie. Un procès verbal de constat des destructions établi en 1920 nous renseigne sur l’étendue de la catastrophe. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’ouragan de 1921 vint détruire le hangar en bois resté debout…

Le bail venait d’être renouvelé avec les Hospices le 22 avril 1918 pour la location du corps de ferme et dépendances ainsi que 197ha 76a 63ca de terres dont environ 75ha de terres fertiles. Les époux Hourdry se réinstallèrent, mais dans un baraquement provisoire fait de planches et de plâtre.

Face à un défaut de jouissance du bien, les locataires sollicitent les réparations auprès des propriétaires et une réduction du bail à loyer. N’obtenant pas satisfaction, les époux Hourdry se pourvoient en cassation le 3 mai 1921.

La vente de la ferme

Pour reconstituer le domaine de Bouresches, les réparations étaient estimées à 90.000 francs ; mais les Hospices Civils n’étaient pas encore en possession des indemnités des dommages de guerre. Dans l’impossibilité de régler le sinistre, le conseil d’administration des Hospices Civils décide de la vente par adjudication du domaine de la Gonetterie en l’état et se réserve l’utilisation des indemnités des dommages de guerre à d’autres fins.

La Gonetterie - photo aérienne
La Gonetterie - photo aérienne

Mais la commune de Bouresches n’avait pas dit son mot : les manouvriers employés avant la guerre ne pouvaient revenir sur l’exploitation d’une part et l’assiette d’impôt foncier avait fortement diminué. Le conseil municipal de Bouresches éleva donc une protestation contre l’administration de l’hôpital qui ne respectait pas ses engagements au profit des habitants de la commune, engagements souscrits lors de la donation par Marie Brayer !

Après la procédure de publication réglementaire d’adjudication, la ferme de la Gonetterie fut vendue le 12 décembre 1924 aux époux Hourdry pour la somme de 171.000 francs. Les nouveaux propriétaires relevèrent la ferme de ses ruines et construisirent les bâtiments actuels. Alexandre Hourdry dessina en particulier les plans de la maison d’habitation.